Solange JEAN, la Niçoise. » C’était hier il y a longtemps » : » le MAG de Nice-matin du 27 Juillet 2021
Solange JEAN, la Niçoise, » Quand on aime la vie, on va au cinéma ! » le MAG de Nice-matin du 1er Juin 2021
Solange JEAN, la Niçoise » : » Intello » et sportive
Encore un article de Solange JEAN, paru dans Nice-matin » Le MAG »
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Encore un article de Solange JEAN paru dans Nice-matin » Le Mag » ce jour 24 Décembre 2019
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Article de Solange paru ce jour Mardi 19 Novembre 2019
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Solange JEAN (article Nice-matin » Le Mag » paru le 23 Septembre 2019).
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. » HISTOIRE INSOLITE » par Solange JEAN Je me baladais sac à dos dans la Cordillère des Andes en ce début décembre 2018 partie pour une expédition sur l’Aconcagua quand la fatigue s’abattit sur mes épaules et m’empêcha d’avancer. Par chance pour moi, l’un de mes compagnons de route décida d’abandonner lui aussi.
Est-ce le décalage horaire mal assimilé, les étapes trop longues, le rythme trop élevé, une préparation insuffisante ? Que sais-je encore ? Peut-être tout simplement mon grand âge qui ne résista pas à la fougue des jeunes explorateurs pourtant aux petits soins !
Toujours est-il que je me retrouvai à 77 ans et des poussières au milieu de nulle part, hors du temps, dans la solitude poignante des montagnes… injoignable et dans l’impossibilité de joindre quiconque.
Le reste du groupe – dont le guide – continua sa route nous promettant que des mules viendraient nous chercher le lendemain.
Du minéral, rien que du minéral autour de nous.De jolies teintes, par bonheur, atténuaient l’austérité du décor. Une espèce de cahute adossée à un énorme rocher avec des morceaux de viande suspendus au plafond pour sustenter les muletiers éventuels.
Aucun passage, aucune trace de vie. Notre tente, nos sacs et nous. Nous étions en début de saison, sur la difficile traversée est-ouest de l’Aconcagua, parmi d’immenses étendues d’éboulis, sans chemin matérialisé. Quelques vivres lyophilisés, un petit ruisseau dans lequel nous puisions l’eau au bout d’un tuyau, des w-c rudimentaires en tôle dont les portes battues par un vent puissant grinçaient lamentablement et un bâtiment minuscule appartenant au Parc National. Nous passâmes la journée appuyés contre le dit bâtiment à l’abri du vent et du froid. Le soir, il plut. Nous mangeâmes sous la tente. Le lendemain, après des ablutions sommaires, nous guettâmes les mules.
Un condor planait au-dessus de nos têtes, une vigogne, un lièvre couraient dans ce désert tandis que de petits oiseaux sans peur, aux couleurs magnifiques venaient terminer les miettes de nos repas frugaux.
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- « Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? »
Nous eûmes beau écarquiller les yeux, pas de mules à l’horizon.
Les vivres s’amenuisaient, les cartouches du réchaud étaient à demi vides, les briquets ne fonctionnaient plus.
Puis tout rentra dans l’ordre. Nous regagnâmes la tente. Il neigea. Le vent soufflait très fort. La sortie « pipi » devenait un calvaire. Calfeutrés dans les duvets, nous attendions. Nous avalions nos pâtes, nos soupes, nos boissons chaudes sous l’auvent. Le moindre geste maladroit put engendrer une catastrophe à savoir enflammer la toile de tente. ( Je réalisais combien j’étais devenue raide ! Mes articulations rouillées avaient besoin d’huile ! On n’y prend garde et puis un jour …)
Nous nous levâmes tôt le lendemain. En prenant le petit-déj’, mon compagnon d’aventure décida de ranger les sacs de façon à être prêts à l’arrivée des mules.
13 heures. Des mules au loin. Fausse joie, ce n’étaient pas les nôtres. Nous mangions, quand enfin vers 14 heures nos montures s’annoncèrent. Nous terminâmes le repas, pliâmes la tente.
Le muletier, un homme sans âge au teint basanné dont nous ne comprenions pas un mot, s’avança, nous serra la main. Nous lui fîmes comprendre que nous avions le camp à boucler. Il chargea nos bagages sur une mule, les 3 autres allaient nous transporter. Il les relia. Celle de tête resterait libre.
Les choses sérieuses allaient commencer.
Il fallait grimper sur la bête. Je n’avais jamais fait de cheval, contrairement à mon compagnon.
C’est grand une mule, plus que je l’imaginais !
Pied gauche à l’étrier, poussée par le muletier, je parvenais sur la selle mais ma jambe droite mal positionnée dut subir de la part de ce dernier diverses torsions et contorsions pour trouver l’équilibre. (Par la suite, chaque fois que je m’arrêtai pour me reposer ou me désaltérer, j’eus droit à semblable traitement. Mon genou droit finit en bouillie… et souffre encore aujourd’hui).
Je n’en menais pas large mais n’avais pas le choix. ( L’hélico ne rapatrie que les blessés ! )
Après quelques explications sommaires, – buste vertical sur terrain plat, penché en avant en côte, en arrière comme sur un transat en descente – nous voilà partis, la mule solitaire à l’avant, C., moi et enfin le muletier. Je me cramponnais aux poignées …
Nous aperçûmes l’Aconcagua vêtu de son blanc manteau à travers un escarpement rocheux et le saluâmes.
Au bout de 2 heures, n’en pouvant plus, je demandai une halte. On m’aida à descendre non sans mal de la bête, je fis 2,3 pas, bus une gorgée du thermos.
Le muletier me donna sa mule plus confortable et le convoi repartit. Cette fois, je fermais la marche.
Je ne vous conterai jamais assez ma peur, l’agilité des mules se faufilant dans d’improbables interstices… Marcher sur ces pierres à l’aveugle, longer des précipices, traverser des rivières, tenter de s’abreuver, saisir un maigre brin d’herbe traînant sur la rive relevait de la prouesse pour elles ; craindre à tout moment que nos jambes heurtent un gros rocher et se brisent engendrait de la terreur pour nous, le grand frisson… Les descentes étaient pour moi les parties les plus redoutables. Je me penchais vers l’avant, – à ne surtout pas faire ! – faillis tomber maintes fois. J’appelais aussitôt le muletier qui me remettait le pied à l’étrier.
Au bout de 5 heures de route, nous franchîmes un poste de police. Nous montrâmes une fois de plus les passeports. Je demandai à y passer la nuit. C. refusa catégoriquement prétextant qu’il était trop las pour monter le camp. (Je sus plus tard qu’il s’était récemment cassé le coccyx, souffrait et voulait mettre fin à ses souffrances le plus vite possible ).
Il restait encore 4 heures de route. La nuit tombait.
Partant de là, toutes les heures, je demandais grâce et subissais le supplice du genou… Je buvais, m’étirais, à bout de force et de nerfs, retrouvais la selle.
La mule de tête, libre comme l’air, poussait des sprints régulièrement entraînant dans son sillage le reste du convoi.
Imaginez la scène, les soubresauts…, le rodéo.
La nuit tomba pour de bon.
Je ne me préoccupais plus de la déclivité du sol. Comme beauoup d’animaux, les mules voient la nuit. Je leur faisais confiance.
Enfin, quelques lumières apparurent au loin.
C’était l’entrée du Parc.
Neuf heures à dos de mule !!! Enorme !!! Qui a dit que l’équitation n’était pas du sport ?
Une chaise, un bon thé chaud nous accueillirent. Nous montrâmes les papiers comme d’habitude, rendîmes notre sac poubelle numéroté et individuel (nous avions une amende en cas de perte!), notre « boîte à caca ».
Je ne pouvais quasiment plus marcher.
Un bus nous conduisit jusqu’à l’hôtel.
Il me fallut plusieurs jours pour récupérer, me remettre de mes douleurs et de mes émotions.
Ce fut une belle aventure, un périple inoubliable en Argentine, dans cette Cordillère mythique, mystérieuse, impitoyable dont je rêvais depuis si longtemps.
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par Solange JEAN
Le marcheur solitaire
Marcher, marcher encore …
N’entendre que le bruit de ses pas
Partir aux aurores
Quand coqs et clochers dorment insonores
Plonger dans l’obscurité moussue
Des sous-bois
Eclairé par sa seule frontale
Ver luisant au teint pâle
Timide phare aux abois
Se perdre dans ses pensées
Partir à sa conquête
Avancer sans le pas presser
La parole muette
Retenir son souffle
Et rêver, rêver, loin de tout baroufle
Surprendre une bête qui se désaltère
Un névé bleu, un lac gelé, une fleur éphémère
Atteindre les nuages
Faire de beaux voyages
Que pleure le corps
Supplient les membres
Que le dos se cambre
Sous le cri du mors
L’on ne s’arrêtera qu’à la nuit noire
Heureux, sans ressort
A la lueur d’un gîte
Planté dans le décor
Là sans faire d’histoire
L’on s’endormira bien vite
Et repartira neuf au petit matin
Les godillots, le sac pour unique tremplin.
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Par Solange JEAN
paru dans Nice-matin » le MAG », le 18 Septembre : » cet été là . . . »
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PAR Solange JEAN,
paru dans Nice-matin » le MAG », Juin 2018, au sujet de » Vos fêtes des Voisins »
par Hervé Lejoubioux
Vous avez dit « challenge » ?
Au moment où on s’apprête à fêter les 40 ans du Spiridon, le challenge qui consiste à établir un classement où les coureurs se défient sur les courses de l’année est toujours là, même si l’engouement tend à se dissiper. Ce mot « challenge » (prononcé « cha-lange » jusqu’à il y a peu) voit de plus en plus sa prononciation s’angliciser : désormais, il faut dire « tcha-lèndge » pour éviter de passer pour un ringard. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? C’est tellement plus facile de prononcer « cha-lange » que son équivalent anglais.
C’est désormais la mode de placer dans la conversation des mots anglais, plutôt que d’employer le terme français : ne dit-on pas burn out pour épuisement au travail ? faire son coming out plutôt que d’avouer son homosexualité ? On ne regarde plus les infos à la télévision avant le début de soirée : on prend connaissance des news avant le prime time. Et sur internet, on n’entend plus parler de fausses rumeurs, mais de fake news. Le dernier exemple, lu ces jours-ci : quelqu’un qui exerce deux métiers (le plus souvent par obligation) est désormais un slasher.
Pour en revenir à la course à pied, on ne dit plus V1, V2, V3 …, mais M1, M2, M3… ; ça fait quand même plus classe de dire Master que Vétéran.
C’est vrai qu’il faut évoluer et, même si la plupart de ces termes qui ont l’avantage d’être plus concis sont tombés dans le langage de tous les jours et reconnus par les dictionnaires, je trouve quand même que c’est bien dommage de ne plus employer leur équivalent en français, parole de has been.
par Jean-Louis ALLAMANDI
après son anniversaire